Les origines de la foi bahá’íe au Canada

Donald MacLaren (1893–1988)

Donald Roderick MacLaren aura été un des pilotes canadiens de la Première Guerre mondiale les plus décorés, un pionnier de l’industrie aéronautique au Canada, et le premier employé des Lignes aériennes Trans-Canada (devenues Air Canada). Plusieurs années plus tard, M. MacLaren a entendu parler de la foi bahá’íe et a été membre de son conseil d’administration national. Il croyait fermement en cet enseignement de Bahá’u’lláh : « La terre n'est qu'un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens », et on retient de lui qu’il était de ceux qui ont su exprimer par des gestes concrets leur espoir en un monde meilleur.

Donald MacLaren est né à Ottawa le 28 mai 1893. Sept ans plus tard, sa famille déménage à Calgary où il fréquente l’école publique, puis le Western Canada College. Sa famille s’installe à Vancouver en 1911, mais Donald et un de ses frères se dirigent vers l’est pour étudier à l’Université McGill, à Montréal.

Malgré les années vécues en milieu urbain, son cœur aspire aux vastes régions du Nord canadien. C’est au cours de ses visites dans les régions méridionales qu’il apprend la langue crie et s’en éprend. Son mauvais état de santé le contraint à abandonner ses études au début de 1914 et à retourner dans l’Ouest, mais c’est à Montréal qu’il voit son premier avion. Voler ne l’intéresse pas encore, et il est loin de se douter que cet engin jouera un rôle important dans sa vie.

En 1917, il remarque une annonce de recrutement dans un journal. L’annonce indique qu’un officier du Royal Flying Corps (RFC) sera à Vancouver pour y rencontrer les jeunes gens intéressés à s’enrôler dans l’Armée de l’air. Le 10 mai 1917, il s’engage dans le RFC et, après une demi-douzaine de bases d’entraînement, il se retrouve en France. Son frère, quant à lui, s’engage dans la Marine royale.

Pendant son service bref mais mouvementé au sein de la Force aérienne, il se distingue comme un des plus remarquables pilotes canadiens. Sa carrière de combattant prend fin le 10 octobre 1918, quand il se fracture une jambe en jouant avec un ami. Sa carrière d’aviateur ne fait cependant que commencer.

Le gouvernement canadien lance alors des secteurs d’aviation pour la surveillance des pêches, la cartographie aérienne et la formation de civils et, en 1919, MacLaren est envoyé à Vancouver pour y choisir le site d’une base aérienne. Son choix s’arrête sur Jericho Beach à l’embouchure sud de False Creek. En 1924, il achète un hydravion à coque HS2L usagé, puis un Curtis JN-4 « Jenny » et, après avoir obtenu l’appui financier nécessaire, il lance la Pacific Airways Limited, qui offre un service aérien de transport de passagers et de marchandises entre Vancouver, Victoria, Seattle et les villages de la côte. En 1928, Western Canada Airways rachète l’entreprise de MacLaren, mais on lui demande de continuer à administrer Pacific Lines, après la fusion de WCA et de Aviation Corporation of Canada, une entreprise de l’est, pour former Canadian Airways Limited.

En 1937, C.D. Howe, alors ministre des Transports, demande à MacLaren de l’aider à établir les Lignes aériennes Trans-Canada, qui allaient plus tard devenir Air Canada. Cinq jours après l’adoption de la loi qui établit l’entreprise, MacLaren en devient le premier employé.

Donald MacLaren et son épouse Verna ont entendu parler de la foi bahá’íe par Ross Woodman, à Winnipeg, et ils se sont joints à la communauté bahá’íe en 1952. Ross Woodman était un des premiers membres de l’Assemblée spirituelle nationale du Canada. MacLaren a été élu membre de cette institution, qu’il a servie de 1954 à 1957.

En octobre 1967, Donald et Verna ont représenté l’Assemblée spirituelle nationale du Canada à la Conférence mondiale bahá’íe qui a eu lieu à Sydney en Australie. Verna est décédée des suites d’un cancer en 1968, mais Donald a continué à servir la foi bahá’íe, inspiré par son épouse, de qui il disait : « [elle] m’a conduit à la foi bahá’íe […] a vécu comme une bahá’íe […] m’a montré comment me comporter envers mes semblables. »

Au cours des années suivantes, MacLaren a rencontré sa seconde épouse, Alice. Partout où ils allaient, ils parlaient de la foi bahá'íe. On dit que MacLaren préférait réciter ses prières en langue crie. À l’âge de 85 ans, dans une entrevue au cours de laquelle on lui demandait d’expliquer son enthousiasme pour la foi bahá’íe, il a déclaré : « Quand on y croit, on s’implique.» Donald MacLaren est mort le 4 juillet 1988, à Vancouver.

Les premiers bahá’ís canadiens

L’histoire de la communauté bahá’íe est marquée par la vie de plusieurs de ses membres qui ont grandement contribué à l’avancement de leur société ainsi qu’au développement de la foi bahá’íe, au Canada et ailleurs dans le monde.