‘Abdu’l-Bahá dit aux pèlerins que, le dimanche matin, il les retrouverait sur le mont Carmel, à l’ombre des arbres où Bahá’u’lláh s’était assis et reposé. Mais, ce dimanche-là, une des pèlerines était tombée malade et le Maître alla lui rendre visite. Voici le récit qu’elle fit de ce qui se passa ce jour-là :

Le dimanche matin, nous nous sommes éveillés dans la joie et l’espoir de la rencontre sur le mont Carmel. Le Maître est arrivé assez tôt; il m’a observée, m’a touché la tête et a pris mon pouls puis, me tenant la main, il a dit aux croyants présents : « Il n’y aura pas de rencontre sur le mont Carmel aujourd’hui… Nous ne pouvons pas nous y rendre et laisser une des bien-aimées de Dieu seule et malade. Aucun d’entre nous ne peut être heureux si tous les bien-aimés ne le sont pas. » Nous étions étonnés. Il nous apparaissait incroyable qu’une chose aussi importante que cette rencontre dans ce lieu béni soit annulée parce qu’une personne était malade et ne pouvait y prendre part. C’était si contraire aux manières de penser et d’agir habituelles, si différent de la vie du monde où événements quotidiens et circonstances matérielles passent avant tout, que cela nous a donné un véritable choc et, sous ce choc, les fondations de l’ordre ancien se sont mises à vaciller et à s’affaisser. Les paroles du Maître avaient ouvert en grand la porte du royaume de Dieu et nous avaient permis d’entrevoir ce monde infini dont la seule loi est celle de l’amour.

Ce n’est là qu’une des nombreuses fois où nous avons vu ‘Abdu’l-Bahá placer avant toute autre considération l’amour et la bonté, la sympathie et la compassion auxquels a droit chaque âme. En effet, en repensant à ces moments bénis passés en sa présence, nous comprenons que le but de notre pèlerinage était d’apprendre, pour la première fois sur terre, ce qu’est l’amour, de percevoir sa lumière sur chaque visage, de sentir sa chaleur intense dans chaque cœur, et de nous enflammer nous-mêmes de cette flamme divine du Soleil de vérité, dont l’essence est l’amour. Ainsi, en ce dimanche matin, il s’est assis quelque temps avec nous et nous n’avons plus pensé à la rencontre sur le mont Carmel, car dans la joie et la quiétude infinie de sa présence, tout le reste a disparu.

Traduit de May Maxwell, An Early Pilgrimage, p. 14-16


Être en présence de ‘Abdu’l-Bahá rendait tout le monde joyeux et donnait envie de devenir meilleur. Une des pèlerines avait l’impression qu’elle ne pourrait désormais éprouver que de l’amour envers son prochain. Mais un après-midi, alors qu’elle se trouvait dans sa chambre avec deux de ses amies, elle dit des choses peu aimables au sujet d’une autre amie.

Pendant qu’elles étaient assises ensemble, ‘Abdu’l-Bahá rentra de sa visite aux pauvres et aux malades. Il envoya chercher une des personnes qui avaient entendu les paroles désagréables prononcées dans la chambre. Il dit à cette dame qu’en son absence, quelqu’un avait dit des choses peu aimables au sujet d’une autre personne. Quand les bahá’ís parlaient en mal de quelqu’un ou ne s’aimaient pas les uns les autres, cela l’attristait beaucoup. Il lui demanda de ne pas parler de ce qui s’était dit, mais de prier.

Un peu plus tard, tout le monde se retrouva pour le dîner. La dame qui avait dit des choses peu aimables ne comprit ce qu’elle avait fait que lorsque son regard croisa celui de ‘Abdu’l-Bahá, un regard si plein de douceur et de compassion. Elle se rendit compte immédiatement qu’elle avait mal agi et éclata en sanglots. ‘Abdu’l-Bahá ne dit rien, et tous continuèrent de manger pendant qu’elle pleurait, pleine de regret.

Après un court moment, ‘Abdu’l-Bahá se tourna vers elle et lui sourit. Il prononça son nom à plusieurs reprises, comme s’il l’appelait à lui. Le cœur de la dame se gonfla de bonheur et de réconfort, car elle sentit que le Maître allait lui pardonner.

Traduit de Gloria Faizi, éd., Stories about ‘Abdu’l-Bahá, p. 9


Voici l’histoire d’un cadeau que ‘Abdu’l-Bahá reçut de la part d’un pauvre ouvrier bahá’í de ‘Ishqábád. Cet homme avait entendu dire qu’un voyageur traverserait sa ville en se rendant à Londres, et il rêvait d’offrir un cadeau à son Maître bien-aimé. Mais il n’avait rien à donner. Il demanda donc au voyageur de bien vouloir remettre son repas à ‘Abdu’l-Bahá.

Il emballa son humble repas dans un mouchoir de coton et le confia à cet ami en lui demandant d’assurer le Maître de son tendre dévouement.

Plusieurs jours plus tard, l’ami persan arriva à Londres, juste au moment où ‘Abdu’l-Bahá s’apprêtait à déjeuner avec des invités. Il tendit le mouchoir à ‘Abdu’l-Bahá en lui disant qui le lui offrait. ‘Abdu’l-Bahá ouvrit le mouchoir et y trouva un morceau de pain noir et sec, et une pomme ratatinée. Qu’en fit ‘Abdu’l-Bahá? Il étendit le mouchoir devant lui et se mit à manger le repas de l’ouvrier. Il distribua de petits morceaux du pain à ses invités. « Partagez avec moi ce cadeau offert avec amour et humilité », dit-il, laissant de côté son propre repas.

Traduit de Gloria Faizi, éd., Stories about ‘Abdu’l-Bahá, p. 24


Soyez sincèrement bons, pas seulement en apparence.

Sélections d’Écrits de ‘Abdu’l-Bahá


Le jour de mon arrivée à Haïfa, je souffrais de dysenterie, une maladie que j’avais contractée au cours de mes voyages. ‘Abdu’l-Bahá m’a envoyé son propre médecin et m’a lui-même rendu visite. Il m’a dit : « J’aimerais pouvoir prendre sur moi votre maladie. » Je n’ai jamais oublié cela. Je sentais, je savais qu’en faisant cette remarque, ‘Abdu’l-Bahá ne parlait pas simplement de sympathie. Il pensait exactement ce qu’il disait. Tel est le grand amour du Royaume, dont ‘Abdu’l-Bahá a si souvent et si longuement parlé. C’est un amour qu’il nous est difficile, presque impossible, de développer, même si nous pouvons tendre vers sa perfection. Cela va au-delà de la sympathie, au-delà de l’empathie. C’est un amour prêt à tous les sacrifices.

Traduit de Stanwood Cobb, “Some Warm Memories of ‘Abdu’l-Bahá”, Bahá’í News, March 1989


« Un jour, à l’époque où je vivais à Baghdád, dit ‘Abdu’l-Bahá, je fus invité chez un pauvre tireur d’épine. À Baghdád, il faisait encore plus chaud qu’en Syrie, et c’était une journée particulièrement chaude. Mais j’ai marché vingt kilomètres pour me rendre à la cabane du tireur d’épine. Sa femme m’avait préparé un petit gâteau à base de farine, mais il avait cuit trop longtemps, de sorte qu’il était devenu noir et dur. Ce fut pourtant la meilleure réception à laquelle j’aie jamais été convié. »

Traduit de The Diary of Juliet Thompson, p. 171


Un jour, on demanda à ‘Abdu’l-Bahá comment on devait vivre sa vie. Il répondit : « Soyez bons envers tous. Il ne faut pas dénigrer la pensée d’autrui… » À l’un de ses amis, le Maître dit : « Ne laisse personne parler méchamment d’un autre en ta présence. Si quelqu’un le fait, arrête-le. Dis-lui que c’est contraire aux commandements de Bahá’u’lláh, qu’il a prescrit : ‘Aimez-vous les uns les autres.’ Ne prononce jamais toi-même une parole désagréable contre quelqu’un. Si tu vois quelque chose de mal, que ton silence soit ton seul commentaire... »

Traduit de Annamarie Honnold, Vignettes from the Life of ‘Abdu’l-Bahá, p. 39-40


Une prière de ‘Abdu’l-Bahá

Ô Dieu, mon Dieu, aide tes serviteurs fidèles à posséder un cœur aimant et tendre. Aide-les à diffuser, parmi toutes les nations de la terre, la lumière directrice qui émane de l’Assemblée céleste. En vérité, tu es le Fort, le Puissant, le Conquérant, l’éternel Bienfaiteur. En vérité, tu es le Généreux, le Doux, le Tendre, le Très-Bienfaisant.

Rencontres avec ‘Abdu’l-Bahá

Lisez ici des prières et des histoires sur l’exemple donné par ‘Abdu’l-Bahá